La Drogue

Une drogue est un composé chimique, biochimique ou naturel,
capable d'altérer une ou plusieurs activités neuronales et/ou de perturber les
communications neuronales. La consommation de drogues par l'homme afin de
modifier ses fonctions physicologiques ou psychiques, ses réactions
physicologiques et ses états de conscience n'est pas récente. Certaines drogues
peuvent engendrer une dépendance physique ou psychologique. L'usage de
celles-ci peut avoir pour conséquences des perturbations physiques ou mentales.
Pour désigner les substances ayant un effet sur le système nerveux, on parle
plus généralement de psychotrope.
Le terme « drogue » recouvre essentiellement deux aspects :
la nature des effets biologiques que la drogue induit d'une part et, d'autre
part, les rapports que celui qui la consomme entretient avec elle. Il faut
qu'un composant chimique donné soit consommé pour qu'il puisse répondre à
l'appellation de « drogue ». Le mode et la fréquence de consommation influe
directement sur l'accoutumance ou la dépendance au produit.
Un système de régulation de la production, du commerce et de
la consommation des drogues a été mis en place au cours du xxe siècle. Les
règles édictées par les États tiennent compte des implications politiques, sociales
et sanitaires de la consommation de drogues et déterminent la réglementation de
leur usage ou leur interdiction. Une politique de prohibition plus ou moins
généralisée a également été mise en place pour les produits stupéfiants. La
législation mise en place permet donc elle aussi de préciser la notion de
drogue.
De façon plus
générale, on appelle drogue toute chose ou situation faisant l'objet d'une
addiction
Les différentes acceptions
La notion de drogue
peut être utilisée pour recouvrir plusieurs réalités, qui prennent en compte la
relation particulière qu'entretient un individu ou une nation avec un produit
considéré4.
Certains organismes
définissent la drogue comme étant un synonyme du
terme scientifique substance psychoactive, expression neutre sans connotation
juridique17.
« Substance naturelle ou de synthèse dont les
effets psychotropes suscitent
des sensations apparentées au plaisir, incitant à un usage répétitif qui
conduit à instaurer la permanence de cet effet et à prévenir les troubles
psychiques (dépendance psychique), voire physiques (dépendance physique),
survenant à l'arrêt de cette consommation qui, de ce fait, s'est muée en
besoin.[...] En aucun cas le mot drogue ne doit être utilisé au sens de
médicament ou de substance pharmacologiquement active18. »
L'Observatoire
Français des Drogues et des Toxicomanies (OFDT) propose la définition suivante
pour le terme « drogues » :
« Produit psychoactif naturel ou synthétique,
utilisé par une personne en vue de modifier son état de conscience ou
d’améliorer ses performances, ayant un potentiel d’usage nocif, d’abus ou de
dépendance et dont l’usage peut être légal ou non19. »
Les professeurs David
Cohen et GuilhèmePérodeau rappellent que :
« En d'autres termes, aucune caractéristique
chimique ne peut distinguer entre un psychotrope appelé « drogue » et
un autre appelé « médicament »20. »
Pour l'Institut de santé publique belge une
drogue est une substance psychoactive utilisée à des fins non-médicales21.
Juridiquement, le
terme « drogue » renvoie aux substances illicites par opposition à
d’autres substances telles l'alcool, la nicotine ou
les médicaments psychotropes22.
Le terme drogue est
parfois utilisé par extension pour qualifier produit causant un comportement
compulsif incluant une dépendance ; on parle alors de toxicomanie.
De plus, le terme « drogue » est également utilisé pour désigner
l'objet d'une addiction (des
comportements répétés et supposés par le sujet prévisibles, maîtrisables). On
peut citer par exemple les achats compulsifs, la dépendance à
Internet, les dépendance au
jeu vidéo, le jeu pathologique,
la sexualité ou le surentraînement sportif23,24.
Expressions dérivées

Le dict+ionnaire de Trévoux définit
aussi le substantif « drogueur »
(qui fournit, qui vend des drogues), disparu depuis, et le verbe « droguer »
(donner ou prendre des médicaments)1.
Les nombreux
glissements successifs du champ sémantique du terme « drogue »
indiquent que son usage renvoie à des notions subjectives. Ainsi, le glissement
sémantique de lalocution « être
drogué », qui induit l'idée que c'est le produit qui dirige l'usager -
même s'il a pu être drogué à son insu - vers la locution
« être un drogué » qui assimile l'usager à son
« vice », montre le passage d'un qualificatif (être quoi ?
drogué) à un substantif (être qui ? un drogué). Cette évolution montre
comment l'usager ne devient qu'une représentation de son produit, réduit à un
simple objet, il est plus facile à stigmatiser8.
Drogue perceptuelle
et drogue cognitive
Il existe des
substances qui ne sont pas considérées comme des substances psychoactives, mais
qui ont cependant un effet non-fonctionnel et direct sur le système nerveux qui
affecte l'état mental d'une personne ; ces substances sont appelées
« drogues perceptuelles »25.
Un exemple de drogue perceptuelle peut être la saccharine,
qui a les mêmes effets sur le système nerveux que le fructose ou
le lactose,
mais sans être un glucide (il
n'a donc pas de valeur nutritionnelle).
En étendant la notion
de drogue perceptuelle, on peut se rendre compte que nombre d'autres stimuli peuvent
produire des effets perceptuels qui ne sont pas associés à un bénéfice de la
personne qui perçoit ces stimuli, comme c'est le cas de la pornographie par
exemple25.
Lorsqu'un individu
est motivé pour lire un texte, qui peut alors lui procurer certaines sensations
(comme cela peut être le cas avec la lecture de textes pornographiques), on
peut parler de drogue cognitive. L'effet de cette drogue dépend alors de ce
qu'on lit et de ce qu'on comprend25.
Opposition drogue
licite - drogue illicite
Classification des psychotropes.
Il existe de
nombreuses classifications des drogues. Ces classifications ont été établies au
cours du xxe siècle en prenant en compte leurs effets, leur famille
pharmacologique, leur activité sur le système nerveux, leur dangerosité (en
fonction de la dépendance physique, psychique et de l'accoutumance), leurs
implications sociales ou leur statut juridique.
En fonction des
facteurs pris en compte, on verra donc certains produits réglementés et ayant
une action psychotrope (alcool, tabac ou médicaments psychotropes par exemple)
peuvent être considérés ou pas comme étant des drogues.
Aux Pays-Bas, en
1972, le rapport Baan définit les drogues en termes de potentialité d'un risque
d'usage et non en termes de nocivité d'une substance. Cette définition est
considérée comme l'élément fondateur de la politique hollandaise en matière de
drogue considérant qu'un produit n'est pas par nature une drogue mais peut le
devenir de par son usage37
Une liste de critères
est établie pour juger des effets positifs et négatifs de l’usage du produit
pour l’usager et pour la société afin de déterminer un risque acceptable :
les propriétés
pharmacologiques du produit (existence ou non de tolérance) ;
le mode de
consommation (ingestion, injection, inhalation) ;
la fréquence d'usage
;
la personnalité de
l'usager ;
la possibilité de
fractionner les doses ;
le groupe d'usagers
(âge, situation sociale) ;
les risques de danger
pour autrui (travail, conduite automobile) ;
la possibilité de
réglementer la production et de normaliser l'usage ;
la possibilité
d'évaluer l'usage (dosage dans le sang, les urines, etc.).
C'est cette notion de
risque acceptable qui est considérée comme à l'origine de la différenciation
drogue douce/drogue dure. Les drogues douces qui présenteraient un risque
acceptable étant moins pénalisées que celles présentant un risque inacceptable

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